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défi du samedi - Page 3

  • coutures

    Un défi du samedi

    Files filiales, filiations !
    Dites-moi, sans compromission
    quel est de ma pensée le fil
    qui la sauve de l'Imbécile
    et renoue
    avec l'essence les Rien z'et les Tout ?

    Sur ma pelote hebdomadaire
    se pourrait-il qu'un dromadaire
    arguant du pagne d'Osiris
    me refusât son oasis ?

    Sur le parvis des cathédrales
    offert au vide sidéral
    tricottent des veuves sans faim
    la laine de nos Lents Demains

    Dois-je y comprendre
    ce que les noeuds des Cieux Seuls cherchent à m'apprendre
    de la vie
    comme de fil en aiguille âme s'en soucie ?

    Crochets, plaidez vos canevas
    au tribunal des entrelacs
    je n'en ai cure !
    préférant tisser dans le vent mon aventure

    Oui, au hasard
    d'une aube bayadère
    de l'air d'un ciel jacquard

    De cette chaussette orpheline
    qui me laisse perplexe devant la machine

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi
     

  • Poussières à la moutonnière

    Titanesques oublis fourmillant sous la terre
    ou moutons gris tapis sous mon lit de misère
    Poussières, poussières, poussières !

    Comme votre sommaire, humble et sans prétention
    rappelle à son destin la nôtre condition
    de pas sages
    quand vous marchons dessus sans prêter davantage
    attention ! aux voltiges
    que nos empressements (de mourir ?) vous infligent

    Je deviens qui je suis à mieux considérer
    dudit Bel Aujourd'hui la sade vanité
    pour l'avoir
    cependant clamé haut et fort à mon histoire
    ainsi voulu, écrit, vomi, couru, venté
    en omettant, chez moi, de passer le balai
    la toile, le chiffon
    préférant massacrer des nuées de moutons
    qui dansaient
    imitant les étoiles dans un soudain rais
    de lumière
    plongeant par la fenêtre encore bouche bée
    sa ruée cavalière au galop printanier

    Calcaire !
    Calvaire des baignoires
    écorche mes statuts
    Éclabousse au miroir
    mes carrières perdues
    mes caprices
    aux encéphalogrammes plats de tourne-vice
    Que me revienne vite au sens, à l'oraison
    pour ma belle amanite une tendre passion
    granitique et sincère
    que nous lapiderons à coups de pousse-hier

    Poussières, poussières, poussières...

    Puis, dans ce Lent Demain où nous ne serons plus
    qu'éparpillés en grains, je logerai mon dû
    dans un cul de bass'-fosse
    le nez coulant d'un gosse
    l'œil pleureux d'un sentimental
    sur le carreau fendu d'une lunette sale
    ou sous l'ongle crasseux
    du dernier abandon d'un monde industrieux

    Mais ferais-tu de même
    toi qui de mon vivant me poudrais de "je t'aime" ?

    Qu'importe !
    taquine la poussière en passant sous ma porte

    Il faut donc - ah, bourdon ! canaille, que je sorte
    arborant à la boutonnière, en broche
    un mouton de poussière
    Qui trouverait ça moche
    Moi, j’en suis plutôt fier

     

    poésie,défi du samedi,polème,poussières

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi

  • ultime pirouette

    Je me serais bien volontiers payé sa tête !
    Et devant vous, foule charmante,
    ma vieille dame sous le bras,
    n'en eusse encore aucun remords.

    C'est que la peine la précède
    dans un grand chariot surchargé
    d'articles de supermarché
    la Vieille devant qui l'on plaide :

    « Si j’avais voulu me trouver,
      levé plus tôt, en bout de file,
      chère madame, en quel péril
      m'eussiez-vous promptement mené ?
      Vous n’avez pour unique objet
      que de m'être en tout point hostile...
      Passez donc ! Souffrez que je colle
      aux préceptes de mon école
      qui me pousse à vous rétorquer
      par quelque raillerie puérile :
      non, je n'ai rien à déclarer »

    I went to the market
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     pour un Défi Du Samedi #129

     

  • frayures

    ...de quoi, j'abyme ?

    Poussières, chapelure
    de nos terres trop dures
    vos amas que le vent soulève
    ne peuvent se prêter au rêve
    comme ce chapelet
    de nuages mouvants
    que je persiste à renouer
    avec mes yeux, mes mains enfants
    pour le plaisir étrange
    de se prendre à frayer avec les anges

    Montagne, césure
    perdition d'aventures
    ton collet s'offre des boas
    que l'horizon ne t'envie pas
    qui ceignent
    la pelade à ton cou de vieille teigne

    Aboie, chienne d'aurore
    Ce n'est pas devant toi que s'égaillent ces ors
    c'est plutôt qu'il leur reste à faire
    en moins d'une journée
    le tour de notre sphère
    avant d'aller pleurer
    à l'insu des étoiles
    sur les landes, les mers et les bateaux à voile

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi (#122)

  • Chemins de faire

    valise1.jpg

    Une valise pleine, une valise vide et moi, seul au milieu

    de l'étape passée
    à l'étape prochaine
    le monde dans mes yeux attend que je traverse

    Le vent couche la plaine

    présage radieux pour la fin de semaine
    après le temps qu'il fit
    le temps qui se fera
    des jeux d'ombre nouvelle à chacun de mes pas
    qu'une ancienne rengaine a menés jusqu'ici

    où mon petit chemin de traverse aboutit
    à la croisée du choix
    que propose une voie et son chemin de fer

    Ici, je prends le risque et regarde en arrière...

    la main qui s'est levée défiant le tableau noir
    ne pourra pas donner sa joyeuse réponse
    un élan de savoir prend un coup de semonce
    et renfonce au vieux tas d'insatiables espoirs
    sa seule raison d'être
    (n'était cette fenêtre à l'autre bout du soir)
    cependant qu'assombri à l'œil un sursis fronce

    assis à mon pupitre
    j'observe l'autre aller de sa voix au chapitre
    il faut grandir un peu
    bon... en attendant mieux, je peux faire le pitre

    Maintenant, je regarde à gauche et puis à droite...

    dans chaque main, je tiens la fille de mes rêves
    j'y renifle mon sang - il éclate de rire !
    quel que soit l'avenir, il n'est pas moins riant
    que les fruits dont la chair est gorgée de ma sève
    et parfument la nuit le vent qui souffle encore

    je connais mon trésor
    il a deux noms de plus aux flancs de sa voiture

    Il est temps - ce me semble, qu'aussi bien je traverse...

    moi, les chemins de fer, je n'aime vraiment pas
    j'y fais un peu l'andouille et tombe à la renverse
    j'y plante mes valises
    là, sur le bas-côté de rouges friandises
    m'appellent sans détour et comme je me nomme
    libre, gourmand... un homme

    RAILS.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi
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